
Le café papouasien
En France, le café représente la boisson la plus consommée après l’eau. Produit uniquement dans des pays de la ceinture tropicale, il est la première matière première agricole échangée dans le monde.
La Nouvelle-Guinée est un des pays les moins développés du monde, où vivent des tribus qui ont eu peu voire pas de contacts avec le monde extérieur. En Asie et Océanie, il représente le 5e producteur derrière le Vietnam, l’Indonésie, l’Inde et la Chine. Ce pays devrait produire 900 000 sacs de 60 kg de grains de café pour la période caféière 2020/2021. La Nouvelle-Guinée se classe 18e producteur avec un peu plus de 0,5 % de la production mondiale.
Grâce à la géographie montagneuse, les vallées profondes et le climat humide, les conditions sont réunies pour permettre à la Nouvelle-Guinée d’offrir un grand cru du café.
Abordons un bref résumé de l’histoire du café papouasien, ce qui le distingue, ce que je pense du café de Nouvelle-Guinée et quel est son meilleur café.
L’histoire du café en Nouvelle-Guinée
Pays insulaire situé à l’est de l’Indonésie et au nord de l’Australie, la Nouvelle-Guinée est une île de l’Océanie dans le sud-ouest de l’océan Pacifique. Son économie, riche en ressources, reste très dépendante de l’agriculture de subsistance et se concentre sur l’huile de palme, le café, le cacao, la noix de coco.
L’histoire du café débute dans les Hauts Plateaux de l’Éthiopie. La légende raconte que c’est un berger éthiopien qui a observé les premiers effets du café sur ses chèvres qui avaient mangé des grains de café de la brousse.
Après avoir été introduites au Yémen par des moines, les premières plantations vont voir le jour. Le café devient alors un produit de commerce qui va gagner le monde arabe puis l’Europe en 1615.
Dès lors, des Hollandais, Anglais et Français vont en répandre la culture dans leurs colonies en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique.
Au 19e siècle, la Papouasie–Nouvelle-Guinée est colonisée par les Allemands et les Britanniques, avec les Allemands au Nord et les Britanniques au Sud. Dès 1890, le café commence à y être cultivé, mais il faut attendre la fin du siècle pour que la plantation de 20 000 caféiers de Variarata
commence à exporter vers l’Australie.
Dans les années 1920, les puissances coloniales entament la culture de graines Blue Mountain de Jamaïque plutôt que des variétés robusta, communes en Asie et dans le Pacifique.
Les années 1930 voient la culture du café gagner l’intérieur de l’île malgré les difficultés d’accès. Pour améliorer le transport des grains de café et de l’équipement, des travaux d’infrastructure vont avoir lieu dans les années 1950 et 1960.
Les superficies de plantations de café passent alors de 147 ha à 4 800 ha en ouvrant ainsi le commerce du café aux petits exploitants. Ceux-ci proposent aujourd’hui au moins 85 % du café cultivé dans le pays, la majorité cultivant des arabicas à des altitudes de 1 500 mètres et plus.
La Nouvelle-Guinée a connu son record en 1998 et 1999 en exportant 1 348 000 et 1 320 000 sacs. Les crises de prix de 2002 à 2006 ont découragé de nombreux producteurs de continuer à cultiver le café et il a fallu attendre 2005 pour que les exportations repartent à la hausse.
Aujourd’hui, selon la Coffee Industry Corporation Ltd (CIC), le café serait cultivé dans 15 des 19 provinces du pays avec une production essentiellement d’arabica (95 %). Si son café est reconnu, c’est notamment pour la situation proche de l’équateur, un climat propice à l’agriculture et un niveau élevé de contrôle de la qualité.
Parmi les provinces qui cultivent le café, plus de 90 % de la production se concentre dans les Hautes Terres orientales et occidentales, à Jiwaka, Morobe et dans la province de Simbu, entre 400 (pour la production de robusta) et 2000 m d’altitude. Cette altitude, les sols volcaniques riches et fertiles, le climat chaud et les précipitations élevées offrent des conditions idéales pour le café papouasien.



Particularités du goût du café papouasien
La Papouasie Nouvelle-Guinée produit presque entièrement de l’arabica de qualité supérieure, les catégories de café fin représentant 15 à 20 % de la production totale. On trouve plusieurs variétés d’arabica dont les plus communes sont : Bourbon, Typica, Arusha.
Les autres variétés sont Catimor, Blue Mountains, Caturra, Mundo Novo.
Le Robusta cultivé dans les basses terres de la région du Septik oriental sur la côte ne représente que 5 % de la production.
En Papouasie Nouvelle-Guinée, les meilleurs cafés seront doux, avec une acidité faible à moyenne. Complexes, ils proposeront une saveur corsée avec des notes rustiques d’herbes, de mousse ou de bois ou fruitées de mangue ou de papaye.
Étant donné que les zones de culture présentent des paysages très différents, elles offrent une grande variété de saveurs. On peut distinguer les régions de :
Dans l’ensemble, les grains de café papouasiens ont un caractère unique et intensément épicé.
Le café papouasien se déguste à n’importe quel moment de la journée. Il accompagnera parfaitement un moment de pause où vous allez pouvoir apprécier toutes les saveurs du café papouasien.
Mon avis sur le café de Papouasie Nouvelle-Guinée
Le café de Nouvelle-Guinée est évidemment dans mes cafés préférés. J’aime son équilibre, sa douceur et sa complexité. Je ne me rappelle pas avoir été déçu d’avoir bu du café papouasien.
Je recommande plutôt de l’acheter en grains, car ce conditionnement conservera mieux les arômes que sous forme moulue.
Boire du café de Nouvelle-Guinée m’évoque le climat idéal et les sols fertiles sur lesquels il a pu croitre.
Meilleur café papouasien : quelle marque choisir ?
Comme je viens de le mentionner, je vous encourage à acheter du café papouasien sous forme de grains. En effet, les grains de café sont plus frais et plus aromatiques que le café moulu. De plus, les grains sont le résultat d’une sélection plus rigoureuse.
La Coffee Industry Corporation (CIC) a introduit des normes de qualité pour le café en parche. L’arabica papouasien est classé selon des grades de qualité :
sources : CafeImports, ©Crop to Cup®, supremo
Les grades Y1, Y2 et Y3 correspondent aux petites exploitations et les grades A et B à des plantations. Pour l’instant, la qualité la plus élevée du café des petits exploitants, Y1, est encore inférieure aux normes de spécialité établies par les grades A et B des plantations.
On ne pourrait pas aborder le café de Papouasie Nouvelle-Guinée sans évoquer le Sigri. Arabica venant de la célèbre variété Blue Mountain, introduite de Jamaïque vers 1930, le Sigri est cultivé sur un sol volcanique qui lui procure un goût prononcé et un corps puissant.
Ce café sauvage à la saveur chocolatée et légèrement acidulé appartient à la catégorie des cafés corsés. Avec sa tasse très généreuse, c’est certainement l’un des meilleurs crus au monde.
Pour acheter du café de Papouasie Nouvelle-Guinée, je vous invite à choisir l’une des marques suivantes : Lobodis, Malongo, L’Or Espresso, La Brûlerie de Paimpont, L’origine du goût, La Brûlerie de Chanaz, Les cafés du père Jaco.